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La crise du coronavirus met à nu dans des conditions dramatiques l'affaiblissement de notre système public de soins, que les gouvernements successifs ont malmené avec acharnement, malgré les alertes incessantes des personnels soignants et des usagers et la mobilisation exceptionnelle

qui s'est développée depuis une année. La santé de la population, au lieu d'être considérée comme une priorité et un facteur éminent du développement humain, est réduite à une «charge» contenue dans des objectifs comptables malthusiens définis a priori sans rapport avec les besoins.

 

Dans notre région de Bourgogne Franche-Comté, faut-il rappeler que l'ARS, s'inscrivant pleinement dans les objectifs d'économies et de regroupement hospitaliers, a proposé un Plan Régional de Santé (PRS) refusé par la quasi-totalité des collectivités locales, depuis les communes et intercommunalités à la région, en passant par les départements ?

Et pourtant, dans le déni de toute démocratie sanitaire, malgré le constat d'échec sans appel dans lequel les décisions de regroupements hospitaliers, de fermetures de lits et de services, les pénuries élémentaires de matériels et les conditions inhumaines de travail ont placé le système hospitalier pour faire face dans de bonnes conditions à la pandémie, il est prévu qu'il continue à suivre tranquillement sa trajectoire destructrice. Si la crise sanitaire donne l'occasion à la direction de l'ARS de communiquer avantageusement sur son activité logistique face à l'urgence, cela ne saurait faire oublier la pénurie globale de matériels essentiels et de lits qui résultent de ses décisions, ni sa posture arrogante et technocratique face aux mobilisations.

 

Alors que les discours du président de la République sur la «santé gratuite» qui fait partie de ces « biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marchés», ses promesses à l'hôpital de Mulhouse au sujet d'«un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières [...] construit pour notre hôpital » se veulent rassurants sur un changement de cap, les actes ne peuvent occulter la réalité accablante des orientations politiques sur la santé :

Pire encore, il y a cette note de la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations) rédigée à la demande d'Emmanuel Macron, révélée par Mediapart (en pj), qui trace les lignes directrices d'une évolution du système de santé qui loin de le sortir des «lois du marché», utilise la crise sanitaire pour en accélérer la privatisation rampante et la marchandisation. Fait par un organisme financier dont les critères sont depuis longtemps ceux des marchés financiers, et non du service public, qui, de plus est devenu un acteur majeur de l'hospitalisation privée lucrative, son fil directeur, sous la technicité des montages proposés, est d'effacer par une série de dispositifs la ligne de démarcation entre le secteur privé et le secteur public pour anéantir définitivement ce dernier. Parmi l'ensemble des mesures, les plus significatives sont les suivantes :

Pour imposer d'autres choix que ceux de l'achèvement du système public de soins sur l'autel du capital, il est impératif de nous rassembler pour un combat politique de haut niveau, qui à partir de l'expression des besoins locaux , porte aussi des exigences sur l'ensemble du système de santé et de son financement.

Les organisations départementales et régionale du parti communiste en Bourgogne Franche-Comté ont interpellé le préfet de région et les préfets de département (lettre jointe)afin que des mesures d'urgence efficaces soient prises et que de commissions départementales et régionales associant tous les acteurs; soignants, usagers, élus, représentants syndicaux, associatifs, politiques soient mises en place. Plus que jamais les fondations d'une démocratie sanitaire doivent être posées.

Mais sans attendre la mise en place préfectorale de ces structures, il nous semble indispensable de constituer des collectifs de mobilisation, à l'échelle départementale et régionale, réalisant les convergences soignants/usagers/mouvement associatif/syndical/politique pour construire le rapport de force susceptible d'imposer d'autres choix à l'ARS et au gouvernement, dans des revendications qui ne peuvent plus s'en tenir à la seule expression des besoins, mais doivent impérativement porter des exigences sur les modes de financement, qu'il s'agit d'arracher au plus vite aux griffes des marchés financiers. Les structures du PCF (locales, départementales et régionales), les élu.e.s communistes et républicains sont totalement disposés et déterminés à y prendre toute leur part.

Souhaitant que nous ayons l'occasion d'en reparler très vite de vive voix dès que les conditions matérielles nous le permettront, nous vous adressons nos salutations fraternelles. 

Pour le comité régional PCF de Bourgogne -Franche-Comté

Catégorie : Éco & Social
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