Coronavirus, une conversation mondiale | La vie a-t-elle un poids, et si oui, comment la peser ?
Achille Mbembe, politiste et historien, analyse l'expression et les conséquences de la crise sur le monde, son mouvement et sa direction. Qui mène la barque entre le capitalisme et le vivant ?
Achille Mbembe est professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand (Johannesburg) et chercheur au Wits Institute for Social and Economic Research (WISER). Héritier de Césaire et de Fanon, il est reconnu comme l'un des meilleurs théoriciens contemporains du post-colonialisme.
Il est notamment l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi les plus connus :
Sortir de la grande nuit (2010), Critique de la raison nègre (2013) Politiques de l’inimitié (2016) et Brutalisme (2020) à La Découverte
Il a développé le concept de Nécropolitique dans lequel il fait l'hypothèse que l'expression ultime de la souveraineté d'un état réside dans le pouvoir et la capacité de décider qui pourra vivre et qui devra mourir. Il dénonce "la politique de la mort" qui structure certaines sociétés et examine en particulier comment sont fabriquées les "subjectivités nécropolitiques" grâce à la manipulation d’émotions et de comportements spécifiques : racisme, haine et ressentiment.
Ces subjectivités permettent une intensification de la distribution de la mort à l’encontre des populations métisses, noires et indigènes au Brésil par exemple, ou encore du peuple palestinien dans les territoires occupés par Israël. Certaines luttes politiques et sociales ont par ailleurs forgé la vie et la survie comme valeurs fondamentales.
Lire l'article qui lui est consacré sur le site de France-Culture