Vendredi 18 décembre 2020 au soir, à la fin de la manifestation organisée par le Collectif Chalon Solidarité Migrants dans le cadre de la journée internationale des migrants, pour défendre les droits humains, quatre militants actifs se sont fait agresser par deux individus aux propos haineux et racistes qui les ont frappés et jetés à terre. Trois des personnes agressées ont d’ores et déjà porté plainte.
En premier lieu nous tenons à apporter tout notre soutien au Collectif Chalon Solidarité Migrants dont nous faisons partie et à la Cimade Chalon.
Soulignons la lâcheté dont ont fait preuve les agresseurs :
- attaque par surprise et dans le dos
- coups portés à trois femmes dont deux sont retraitées et la troisième étudiante.
Précisons que depuis, cette agression a été revendiquée sur les réseaux sociaux.
« Au terme d'une manifestation d'une soixantaine de gauchistes en soutien aux migrants, deux nationalistes bourguignons attaquent les jeunes du PCF. Sous la pression ils abandonnent leur matériel. »
Il s’agit d’un groupuscule d’extrême droite.
Il est certain que cette opération était préméditée, nous sommes également convaincus de la participation d’une troisième personne.
Bien entendu dans la revendication nous avons découvert sans surprise que les militants du PCF étaient particulièrement visés.
Si les défenseurs des Droits humains sont qualifiés de « gauchistes » nous rappelons à ces individus que nous préférons ce terme à celui de « fascistes » que nous pouvons leur décerner sans aucun doute.
Nous revendiquons d’être communistes et nous sommes fiers de l’être, car les nôtres sont encore célébrés tous les 8 mai pour leurs faits de Résistance.
Nous retrouvons là les bonnes vieilles techniques d’intimidation et de stigmatisation ( gauchistes ) dont est friande l’extrême droite.
Sachez que nous n’avons pas peur.
Nous continuerons quoiqu’il arrive à nous dresser contre vos idées rances et votre haine.
Le PCF fête ses 100 ans d'existence en ce mois de décembre et nous en avons vu d’autres.
Cette agression s’inscrit dans un continuum de délits contre notre parti, à l’échelle nationale et locale (dégradations de locaux, y compris à Chalon s/Saône, agressions physiques de camarades, d’élus et de leurs familles…).
Elle s’inscrit également dans un climat de violence de l’État contre les migrants et contre celles et ceux qui défendent les Droits de l’Homme, mais aussi contre les citoyens qui contestent la politique antisociale du gouvernement. Cette violence illégitime de l’appareil d’État encourage la parole et les passages à l’acte des extrémistes racistes et réactionnaires.
Comme dans les heures les plus sombres de notre histoire, l’extrême-droite s’en prend en priorité aux femmes et aux hommes engagés dans les combats pour la paix, la solidarité entre les peuples, contre le fascisme, le colonialisme et le racisme.
Il n’est pas anodin que cet événement survienne à Chalon dans le climat politique entretenu par la droite et l’extrême-droite. Celles-ci tentent de détourner la colère légitime contre un système capitaliste inégalitaire et destructeur, vers des boucs émissaires rendus responsables de la situation (Pauvres, Musulmans, Juifs, Réfugiés…).
Nous demandons solennellement à l’ensemble des élus chalonnais, à M. le Maire de Chalon s/Saône, à M. le Député, qui se réclament des valeurs de la République, de prendre leurs responsabilités et de condamner publiquement cette agression et d’affirmer leur volonté de combattre les idées d’extrême-droite.
Pour conclure nous aimerions citer ici Martin Niemöller, pasteur luthérien allemand, rescapé des camps nazis.
« Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester »
Nous n’en sommes pas encore là, mais la bête immonde rôde, nourrie par la crise et ceux qui veulent détourner la colère populaire pour maintenir un système inégalitaire et non durable.
Nous appelons toutes les organisations chalonnaises à se rassembler dès janvier pour faire front contre la montée de l’extrême-droite.