Communiqué de presse du PCF
Au moment où les États-Unis vont vivre une semaine de pandémie très difficile, Donald Trump lance un ultimatum guerrier au Venezuela pour chasser Nicolas Maduro de la présidence de la République bolivarienne. Lors d’une conférence de presse, le 1er avril, le président américain s’est révélé incapable de répondre aux inquiétudes sociales, économiques et sanitaires des Américains et a préféré engager une nouvelle offensive contre le Venezuela.
En compagnie du secrétaire d’État à la Défense et du chef d’Etat-Major des Armées, il annonce « un grand plan de lutte contre le crime organisé et le narcotrafic latino-américains », tout en ne ciblant qu’un seul pays : le Venezuela, et qu’une seule personne : Nicolas Maduro. Cette annonce arrive quelques jours après l’annonce de Mike Pompéo d’un « cadre pour une transition démocratique » au Venezuela qui vise en réalité à démanteler les institutions vénézuéliennes. Ce document propose d’installer un « Conseil d’Etat » transitoire sans Nicolas Maduro ni Juan Guaido, sans membre du Parlement ni pouvoir judiciaire. Cette instance aurait pour mission d’organiser des élections présidentielle et législatives dans un délai de 6 à 12 mois. Il s’agit en fait de forcer le départ immédiat de Maduro tout en laissant l’Assemblée nationale aux mains de Guaido pourtant en grande difficulté dans son pays.
Cette « proposition » n’a rien d’une ouverture de négociation mais est bel et bien un nouvel ultimatum guerrier car il s’accompagne de très inquiétants mouvements de troupes US et de matériel militaire. Alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la secrétaire exécutive de la CEPAL (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes), demandent la levée générale des sanctions économiques et financières contre tous les pays dont le Venezuela, et appellent à cesser les conflits et guerres partout sur la planète pour mobiliser les énergies et ressources contre la pandémie de Covid 19, les Etats-Unis menacent d’une intervention militaire et l’Union européenne prend le parti de l’hostilité s’alignant sur les décisions de Donald Trump.
En effet, le 3 avril 2020, le vice-président de la Commission européenne à la politique étrangère affirme son accord avec la proposition des Etats-unis de « cadre pour une transition démocratique ». La France a, elle aussi, communiqué sur le site du ministère des Affaires étrangères en indiquant que « la France soutient une solution politique et pacifique à la crise que connaît le Vénézuéla dont l’issue passe par la tenue d’élections législatives et présidentielles libres, transparents et crédibles ».
La France et l’Union européenne s’alignent une nouvelle fois sur l’Administration américaine dans son obsession à contrôler le Vénézuela. Or le moment n’est certainement pas à de nouveaux actes d’ingérence mais bien à la solidarité et à la coopération internationales.
Cette solidarité internationale passe par la levée immédiate des sanctions économiques et financières envers le Vénézuela mais aussi envers Cuba et tous les pays frappés d’embargos et dont les populations n’ont pas accès à l’aide internationale dans ce contexte de pandémie virale. La France ne doit en aucun cas apporter de soutien de quelque nature que ce soit aux Etats-Unis dans leur tentative de déstabilisation du Venezuela, état indépendant et souverain en particulier en pleine pandémie.
Le Parti communiste français condamne avec force les manoeuvres militaires étasuniennes au large du Venezuela de même que le soutien de la France et de l’UE au « cadre de transition » que les Etats-Unis cherchent à imposer.
Le PCF exprime à nouveau sa totale solidarité avec le peuple venezuelien et les forces démocratiques et de paix vénézuéliennes.
Parti communiste français,